Le photojournalisme dans les medias belges
La presse a longtemps été le premier support de diffusion pour les photojournalistes. Mais aujourd'hui les journaux ne consacrent presque plus d'argent aux illustrations. La plupart du temps, ils se contentent d'utiliser les photos des agences auxquelles ils sont abonnés. Si bien que les photographes salariés sont rares. Pamis les 118 photographes détenteurs d'une carte de presse en Belgique francophone, seuls 28 sont salariés, contre 73 en freelance. Sans compter les très nombreux freelance qui ne possèdent aucune carte, et qui sont donc impossibles à répertorier.
Parmi les quatre jeunes photojournalistes présentés dans ce webdocumentaire, seules Mélanie Wenger et Virginie NGuyen possèdent la carte de presse.
Photographes détenant une carte de presse en Belgique francophone
Source : AJP
En choisissant de réduire leur collaboration avec des photojournalises professionnels, les journaux font le choix de délaisser la valeur informative des images. La plupart du temps, les photos utilisées dans les journaux ne servent qu'à esthétiser un article. Dans chaque journal, un éditeur photo est chargé de sélectionner ces images. Et pour Johanna de Tessières, photojournaliste freelance collaborant principalement avec La Libre, le choix de ces photos laisse souvent à désirer, principalement dans les journaux francophones.
Même si les photos d'agence sont les plus courantes, les journaux collaborent tout de même régulièrement avec des photojournalistes, la plupart du temps des freelance. Mais dans ces cas-là, ils s'adressent souvent aux mêmes, ceux dont ils savent que le travail est convaincant. Ils s'intéressent plus rarement aux jeunes qui tentent de se faire une place.
49,5 ans
C'est l'âge moyen des photographes professionnels salariés par un média en Belgique francophone. Sur 28 photographes salariés, seul un d'entre eux a moins de 30 ans.
Le constat est identique du côté des photographes professionnels qui travaillent en freelance. Sur l'ensemble des photographes, à la fois freelance et salariés, détenant la carte de presse, seuls 10% ont moins de trente ans. Un chiffre inquiétant lorsque l'on sait que la carte de presse offre de nombreux avantages aux journalistes et photographes qui la détiennent. Notamment des critères d'accès, que ce soit à des évènements ou a des concours.
Nombreux sont les obstacles qui empêchent aux jeunes photojournalistes de se faire une place dans le milieu. Rares sont ceux qui détiennent une carte de presse, tout comme ceux qui collaborent régulièrement avec les médias. Ils doivent alors se tourner vers d'autres alternatives que la presse pour tenter de percer dans le métier. Certains choisissent de trouver d'autres supports de diffusion, alors que d'autres préfèrent tout simplement quitter le marché belge, trop pauvre en opportunités.